Les enfants des ténèbres
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 Guillaume d'Artevenn [Validé]

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Guillaume

Guillaume


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Nom complet: Joseph Guillaume Jean Machault d'Artevenn

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MessageSujet: Guillaume d'Artevenn [Validé]   Guillaume d'Artevenn [Validé] EmptyJeu 26 Juin 2008 - 5:36

Nom complet : Joseph Guillaume Jean Machault, baron d'Artevenn

Sexe : Masculin

Âge réel : 421 ans (né en mars 1329)

Âge apparent : entre 17 et 22 ans

Apparence physique : Autant l'époque qui l'avait vu naître semblait préférer des masculinités affirmées où la force était si nécessaire qu'on estimait peu ceux qui ne paraissaient pas peser lourd, autant celle-ci paraissait parfaite pour cette musculature sèche et nullement appuyée, pour des mollets plus dessinés que puissants, pour la grâce plutôt que la puissance affichée. Ses cheveux d'un blond cendré ne nécessitaient que l'usage de la poudre et d'un habile coiffeur pour que Guillaume ne ressente guère le besoin de s'affliger de perruques qu'il considérait (un reste de son sens de l'esthétisme médiéval ?) d'un œil sceptique. En revanche pour ses yeux vert de gris, dont la forme en amande au dessus de pommettes nettes et d'un nez petit trahissaient les origines, toutes ces textures motifs et formes étaient un bouquet d'informations superbes pour les sens.

La voix posée, les gestes précis, il est de ces personnes qu'on ne remarque pas dès le premier abord, qui ne sont pas dans l'affectation ni dans le spectacle de soi. Cependant, sa mise n'a rien de négligée qu'elle soit sobre, voire faussement passe-partout lorsqu'il lui faut sillonner les rues parisiennes à pied, ou qu'elle soit riche et travaillée. On dit que les mains sont révélatrices, et en l'occurrence, même si l'on ne prend pas garde aux ongles étranges, leur propreté et leur tenue irréprochables vont une fois de plus dans ce sens. Le vampire prend également soin de profiter de ce que chacun se maquille pour se donner un air plus vieux que son corps n'en donne l'apparence. En revanche si le regard paraît calme et réfléchi la majorité du temps, lumineux lorsqu'une nouvelle œuvre lui plait ou qu'une conversation arrive à le prendre au jeu, il se peut parfois, pour quelque raison, qu'il prenne une dureté dangereuse comme un vestige des anciennes batailles vécues.

Personnalité : Ambivalence pourrait être un terme convenant bien à cerner notre personnage. Même si comme la majorité des personnes il possède de nombreuses facettes, deux ressortent la majorité du temps et ne se ressemblent pourtant pas vraiment, se déclenchant l'une l'autre au fil des situations. Elles ne sont cependant pas contradictoires.

La première est celle de sa personnalité initiale, celle que son enfance a entretenu au détriment de l'autre. Une dureté qui n'accepte plus d'empathie ou de pitié pour la souffrance plus par déception
que par réelle indifférence. Malgré qu'elle puisse être à l'origine de passades mélancoliques, c'est dans cette humeur qu'il chasse, de cette manière qu'il s'en amuse. La mort et la vie ne sont qu'une ritournelle, encore plus aux yeux de ceux qui ont traversé la Peste Noire, celle qui a ravagé la moitié de la population européenne. C'est cette tendance qui lui fait apprécier la nature sauvage, les voyages, la solitude.

Inversement la deuxième prédisposition, en latence durant presque toute sa vie mortelle et plus ou moins révélée juste avant sa mort le porte aux arts, au romantisme, à l'admiration du monde. Elle ne se traduisait auparavant que par son enthousiasme pour les récits chevaleresques, la beauté des vitraux des chapelles. Désormais elle s'exprime dans son plaisir à converser, à visiter théâtres, opéras et collections, à passer des heures à lire. Cette facette est aussi la source d'un humour qui peut tirer facilement vers l'ironie sans jamais atteindre le cynisme.

On peut donc dire qu'il est de ces personnes qui ont une forte tendance au détachement mais qui semblent oublier volontiers dès que quoi que ce soit arrive à leur évoquer de la beauté, du plaisir, du rêve.

Histoire :

Des flous ont volontairement été laissés, de même que la fin de l'histoire n'a pas été détaillée. Ceci pour pouvoir laisser un maximum de liberté à d'éventuels joueurs désirant incarner une connaissance, sire, infant, amis, ennemis ou autre.

Notre histoire commence sur les côtes bretonnes, en la demeure seigneuriale des barons d'Artevenn. Artevenn, les falaises avaient donné leur nom à ces terres faites de landes, de champs et de bois, pleines de reliefs et qui s'arrêtaient si abruptement face à l'océan. Les cris des mouettes, les goélands et les macareux atteignaient jusqu'à la grande salle où tous les résidents du château se rassemblaient pour les repas servis sur les longues planches reposant solidement
sur leurs tréteaux et ils se mêlaient autant au benedicite qu'aux quelques recommandations en sourdine que l'on faisait à d'anciennes divinités. L'esprit celte était alors encore fortement présent dans les campagnes où il s'était subtilement mêlé au christianisme et si beaucoup d'hommes, et à plus forte raison les seigneurs et les religieux, se targuaient d'être plus éclairés que le commun, même eux n'échappaient pas à la superstition ambiante. En dépit de ce fait, chaque repas se déroulaient généralement avec la bonne humeur qu'entraîne le fait de pouvoir enfin se remplir la panse après les efforts journaliers. Pourtant ce jour-là, ça avait été la tension qui avait régné. Alix jeune épouse du baron de plus de quinze ans son aîné était sur le point d'accoucher et sa constitution fragile faisait craindre à tous que l'acte se termine mal. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences, non seulement elle survécut avec pour seuls stigmates les traces de la fatigue, mais de plus son époux ne put retenir un éclat de rire qui tenait plus du tonnerre, de cette voix qui faisait tant trembler ses serfs quand la colère le prenait, dès lors qu'il apprit qu'elle lui avait donné un fils. Celui-ci fut prénommé Guillaume. Un an avant qu'Edouard de Woodstock ne vint au monde, celui qui passerait à la postérité sous le nom de Prince Noir.

D'autres enfants suivirent bien sûr. Mais de survivants : deux fillettes et un garçon. Bel équilibre. Du moins en apparence puisque que l'on sait bien que seuls les aînés héritent. Cependant, malgré la dureté des temps, ils eurent probablement ce qui se rapproche le plus d'une enfance privilégiée. La Bretagne ne s'était pas encore enflammée pour les querelles successorales qui la ferait basculer d'un coup dans la guerre de cent ans et les garçons reçurent du curé son latin, des écuyers bonne tenue à cheval et des hommes de guerre de leur père main solide aux armes.

1347. Le cadet est envoyé chez les religieux afin d'y faire carrière quelques jours avant que son père et son aîné ne partent rejoindre l'armée anglaise. Déjà celle-ci affirmait sa supériorité face aux français désorganisés, à la chevalerie orgueilleuse et méprisante de ses soldats. En face, le roi Edouard III avait su faire de ses archers la terrible Compagnie Blanche. Le Baron d'Artevenn n'avait jamais pris la peine de cacher ses opinions sur le conflit qui opposait la France et l'Angleterre ni son peu d'estime pour un roi que l'on qualifiait de "mal trouvé". Père et fils rejoignirent donc l'ost d'outre-manche alors qu'elle quittait la Normandie pour bifurquer vers le Nord. Le jeune Guillaume n'ayant jamais ferraillé qu'en exercice, en joute ou en tournoi ne pouvait que se sentir excité de ce parfum de guerre. Cette excitation ne vécut pas longtemps. D'abord il y avait ces interminables chevauchées, éprouvantes et dont peinaient à voir l'utilité ceux qui ne côtoyaient pas souvent les preneurs de décision. Il y avait aussi ces pillages, ces rapines. On était bien loin des romans de chevalerie. Les dernières traces d'innocence enfantine et d'enthousiasme adolescent disparurent en quelques semaines. Certes, père, oncles ou amis de famille le considéraient toujours un peu comme un jouvenceau, après tout il avait hérité de sa mère son apparence fine et seuls les muscles marqués à force d'exercices lui avaient permis de ne pas pouvoir être considéré comme fragile ; il ne participait que rarement aux échauffourées car il n'était pas question qu'il laisse sa vie dans un champ si jeune et pour si peu. Pourtant à Crécy, victoire écrasante des Godons, il fut de la mêlé au milieu d'autres écuyers du même âge et en dépit de la peur, du souvenir du mépris qu'il avait ressenti pour la sauvagerie des soldats auparavant, il ne put nier que le goût du sang réveilla chez lui comme chez tant d'autres l'énergie dévastatrice qui fauche des millions de vies au cours des siècles. C'était bon de se sentir en danger puis de le détruire quand son propre camp était en train de vaincre. C'était valorisant de mettre à terre un homme tellement plus vieux que soi que son expérience aurait du suffire. Et ce goût de nickel…

En fin de compte c'est à cette période que s'installa chez Guillaume cette relation au sang, aimé et désiré mais en point trop grande quantité. Etait-ce l'exemple des Français que l'orgueil et la stupidité avaient perdus ? Il montra dès lors beaucoup plus de réflexion, son père songeant même que la guerre avait posé, durci voire glacé son fils. Une des dernières choses auxquelles il songea puisqu'un carreau d'arbalète abrégea sa vie quelques jours seulement après la bataille. Passé la soudaineté de la perte, Guillaume prit ses dispositions pour faire rapatrier le corps de son père vers la demeure familiale, après quoi il fut armé chevalier puisqu'il était désormais le baron en titre. Malgré ses dix huit années, il était conscient, son éducation y était pour quelque chose, qu'il fallait un héritier à sa famille et au plus vite s'il ne voulait prendre le risque de voir l'Artevenn disparaître dans des propriétés plus grandes, tomber en ruine ou devenir la possession de beaux-frères qu'il n'aimait pas. Son propre frère étant dans les ordres la question ne se posait donc pas le concernant. Il suivit alors l'un de ses nouveaux amis anglais qui espérait le voir apprécier sa sœur.

Le voyage s'arrêta à Calais où ils restèrent près de six mois, oubliant leurs bonnes résolutions dans les boissons, les filles, les rues. Tous ces jeunes gens n'avaient guère connu les grandes cités auparavant ou n'avaient fait qu'y rester brièvement. Ce fut là qu'il rencontra le vampire qui ferait plus tard de lui une nouvelle créature de la nuit, bien qu'il ignora tout de sa nature à ce moment, se contentant d'en apprécier terriblement la présence, la manière de parler, les histoires racontées. Cet être ne fut pas étranger à l'allongement du temps qu'ils passèrent dans la ville portuaire.

En vérité ce qui le fit finalement se mouvoir ce fut la rumeur apocalyptique de la Peste Noire. Plus question de traverser la Manche désormais, il fallait revenir au plus vite, fermer les portes du château, prendre soin de ses habitants et… attendre. La rapidité ne fut cependant pas de son côté, de par le peu de sûreté des routes par temps de guerre et de famine, par ses troupes étranges d'hommes et de femmes à moitié fous qui se flagellaient pour éloigner la vermine mais qui pouvaient se transformer rapidement en meutes sanglantes. La peur serra bien souvent ses entrailles qu'il avait de plus en plus vides. Et quand enfin arrivé il ne trouva plus que des murs désertés par tout autre que les cadavres, les corbeaux ou les rats, il fut saisi d'un malaise si proche du désespoir qu'il perdit un temps la notion de tout. A peine s'il se souvint des traversés des villages puant la Morille sur un cheval épuisé, s'il se rappela avoir tué avec une férocité toute animale ceux qui le réveillaient de sa torpeur. Toujours est-il que les sabots de sa pauvre monture les menèrent jusqu'à Vannes, souffrante comme toutes les autres villes, mais où il trouva miraculeusement refuge. Par peur de la maladie, monastères et forteresses avaient fermé leurs portes aux nécessiteux. Ces moines-ci tentaient encore de faire acte de chrétienté.

La fièvre l'avait pris, que ce fut du à la Peste ou aux marais traversés ça n'avait plus d'importance puisque qu'elle semblait le mener à la tombe. Les religieux encore épargnés furent malgré tout surpris de lui voir cette appétence à apprendre car il passa ses heures de conscience en lectures fébriles, dévorant leur bibliothèque à une cadence presque effrayante. Il y mourut effectivement
mais ce ne fut que pour mieux venir à la nuit.

Ils ne restèrent que peu de temps dans le monastère désormais sans vie, prenant la route du sud. L'autre vampire avait déjà pris soin d'envoyer serviteurs et biens en la ville qu'il comptait atteindre longtemps avant d'avoir rejoint Guillaume à Vannes, mais n'estima pas nécessaire d'en faire part à son infant. De fait, celui-ci semblait grisé par la portée de ses nouveaux sens, par le train qu'ils allaient, cette vitesse inimaginable, par les plaisirs de la chasse au clair de lune. Sa première réaction avait été de penser qu'il était damné, mais tout était beaucoup trop beau ou trop bon pour que ça soit le cas. Son seul regret, mais il était conscient qu'un prix doit être payé pour tout, était de ne plus pouvoir espérer revoir le jour, laisser le soleil réchauffer la peau, dorer les blés, faire briller les flots.


Dernière édition par Guillaume le Sam 28 Juin 2008 - 9:12, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Guillaume d'Artevenn [Validé]   Guillaume d'Artevenn [Validé] EmptySam 28 Juin 2008 - 6:51

[Navré du double post, mais c'est trop long pour tenir en un seul]

La France fut traversée sans qu'ils aient jamais pris contact avec des humains autrement que pour les tuer. Les Pyrénées furent une toute autre épreuve, et assoiffés de leur voyage dans les montagnes où ils n'avaient pu se nourrir que de bêtes, ils freinèrent leur allure jusqu'aux abords de la ville de Palencia. Là, le vieux vampire retrouva ses deux plus fidèles serviteurs. Quelques minutes suffirent à lui donner une apparence civilisée, à effacer toute trace de sauvagerie, juste un air de quelqu'un qui vient de subir un éprouvant voyage peut-être ? Il fut fait de même avec le jeune nosferatu et c'est sous cette plus belle allure qu'ils reprirent leur route sur des chevaux frais restant plusieurs jours dans les cités qu'ils traversaient, Palencia, Valladolid, Salamanque, Tolède (où il ne put s'empêcher de passer de nombreuses heures à admirer les armes et armures dont la ville s'était faite une réputation), Madrid…

Après le chamboulement des sens et d'un mode de vie radicalement différent, Guillaume dut subir celui de langues étrangères, d'une culture nouvelle. Pourtant, créature neuve, sa curiosité lui servait de moteur dans cette Espagne encore marquée par l'art musulman, pas les sciences arabes, par l'art de vivre maure. La créature qui l'avait créé s'avérait un excellent professeur, profitant autant des longues nuits de chevauchée à lui enseigner les réflexes de prudence à avoir, les manières de passer inaperçu, d'utiliser à bon escient chacun de ses sens et pouvoirs, que de celles qu'ils passaient dans les villes pour l'initier aux arts, à la façon de reconnaître une belle étoffe, à se comporter en noble non pas des campagnes mais de la véritable haute société ou en simple quidam si l'envie ou la nécessité l'imposait. C'est ainsi qu'ils parvinrent finalement à Grenade. Ils devaient y rester presque cinquante ans entrecoupés seulement de deux voyages allers-retours vers la Bretagne.

Pourtant là-bas, leur façon de vivre changea une fois de plus, chacun laissant l'autre vivre sa vie de son côté, ne se voyant souvent qu'à la tombée et au levé du jour, sauf exceptions où ils profitaient pleinement de leur présence réciproque. Guillaume passait ses nuits à goûter la chaleur du soleil de la journée sur des dalles que la nuit n'avait pas encore refroidi, à visiter secrètement des mosquées aux mosaïques magnifiques, à respirer le parfum de la Méditerranée. Quelques vingt ans après leur arrivée, il décida un jour de profiter de leur fortune pour s'offrir les cours d'un arabe dont il avait espionné les conversations avec ses pairs. Celui-ci lui enseigna sa langue et son écriture, les mathématiques et l'astronomie, la géographie et l'histoire connues. En échange, l'argent ne suffisant pas à l'homme, Guillaume accepta de recevoir les préceptes de la religion de Mahomet. Bien qu'il apprécia énormément les débats que cela engageait, Salah finit bien par se rendre compte que celui qu'il croyait être un jeune homme n'embrasserait jamais la foi, et semblait même parfois avoir perdu sa croyance chrétienne. Mais c'était alors des temps chez les Arabes où la tolérance était répandue et naturelle et comme respect mutuel il y avait, les choses restèrent en état.

Le vieux vampire finit un jour par lever le voile sur ses propres projets. Voilà longtemps que le désir de connaître les racines de leur espèce taraudait ses pensées et malgré qu'un temps la présence de Guillaume ait suffi à lui faire oublier ces rêves, il fallait maintenant les assouvir. A la proposition de l'accompagner, son infant répondit par la négative, habitué à une certaine forme d'indépendance désormais ; l'autre s'y était attendu et ne lui en tint pas rigueur. Ils convinrent donc d'un lieu et d'une année où ils tacheraient de se retrouver afin de partager leurs savoirs et expériences et pourquoi pas, vivre de nouveau ensemble quelques temps. Sitôt son maître embarqué pour l'Egypte, Guillaume renvoya la majorité de ses possessions vers son domaine d'Artevenn, profitant de l'occasion pour prétendre d'un mariage et d'une naissance, de confirmer une famille bien connue de lui dans son rôle d'intendance, l'assurant pour son retour et prit le premier navire correspondant à ses règles de prudence en partance pour Constantinople. On lui en avait trop parlé pour qu'il ne désire ardemment découvrir la ville.

Il ne put s'empêcher néanmoins de faire de nombreuses étapes. Non pas que ce fut une nécessité, mais le goût du voyage le reprenant et la Méditerranée lui paraissant bien tranquille en comparaison de l'Atlantique, il finit par se prendre à vivre en Sicile, à visiter Corfou, avant de remonter toute la côte Est de la Grèce en seule compagnie d'un cheval paisible dont le véritable rôle unique était de se charger de porter les affaires de son maître, celui-ci n'ayant guère besoin de l'animal pour se déplacer. Ce n'était pas les abris qui manquaient. Monastères, anciens autels, grottes naturelles, cimetières. Les conseils de l'être qui l'avait créé était utilisés à bon escient. Si bien qu'il arriva à destination presque dix ans après avoir quitté Grenade, des images plein la tête, des chants dans les oreilles, des odeurs épicées dans les narines.

Jusqu'à ce jour, le Monde de la Nuit n'avait rien révélé qui soit véritablement hostile à Guillaume. L'antique Byzance allait s'en charger. Certes la première prise de contact avec la cité s'était révélée toute aussi délicieuse que pour les précédentes, peut-être même plus de par sa taille qui vous noyait les sens sous un afflux perpétuel et presque saoulant d'informations. Peut-être justement à cause de cela, il y avait définitivement trop de créatures nocturnes dans ces rues. Non seulement le nombre de cadavres retrouvés exsangues était trop nombreux pour que la population ne devint pas méfiante, les autorités lançant leurs enquêtes, mais en plus les tensions au sein même des immortels devinrent bientôt intenables. Si certains s'entretuèrent, ce qui fit fuir notre vampire fut plutôt la découverte de son refuge que les circonstances ne lui avaient pas donné l'occasion de choisir sûr, par des représentants de la garde.

Il fuit donc cinq ans avant que Constantinople ne fut assiégée par les Turcs. Ce départ en catastrophe le laissait plus démuni qu'il n'était sain pour lui, n'ayant pour seules possessions que les vêtements qu'il avait sur le dos, l'arme qui ne quittait plus son côté depuis le début des hostilités, son sceau et la lettre de change des lombards qui lui permettrait de retirer de l'or dans l'un de leurs comptoirs. Le voyage de retour vers le Nord-Ouest fut assez misérable, ses habits s'usant vite à force d'enterrements, eux-mêmes nécessités par le peu d'abris qu'il trouvait, sa peau même se desséchant de ne pas être assez irriguée en sang. Les terres peu habitées n'offraient que peu de possibilités. Son humeur remonta cependant dès lors qu'il tomba sur une petite troupe de marchands, dont il se reput avec délectation de la moitié, effrayant les autres suffisamment pour s'en faire obéir. C'était un pari risqué, les hommes pouvaient décider de le tuer durant le jour, mais les pensées qu'il leur voyait laissaient entendre qu'ils n'oseraient probablement pas de peur du châtiment dans le cas où ils échoueraient. De plus, on était en Bulgarie, approchant de la Valachie où les rumeurs au sujet de démons buveurs de sang allaient bon train. Ayant eu assez de ses semblables ces derniers temps, il ne fit cependant aucune recherche dans ce sens et reprenait rapidement ses habitudes de seigneur féodal qui, au moins, semblaient, elles, ne pas perturber les marchands.

Désormais bien pourvu en or, en vêtements, bijoux, armes et montures, d'apparence trop juvénile pour être réellement inquiétante il pénétra sans trop de difficulté à Budapest, quelques semaines après avoir laissé les marchands poursuivre leur route vers Varsovie, leur destination. Il n'y resta que peu de temps, assez pour obtenir des renseignements sur le pays environnant et ne pas avoir à répéter les frayeurs qu'il s'était faites en quittant Constantinople lorsque l'aube pointait sans qu'il n'ait trouvé où dormir. La route du Nord-Ouest fut une fois de plus empruntée jusqu'à atteindre Vienne où il vérifia avec une grande prudence et une méfiance toute nouvelle la présence d'autres vampires. Il n'y en avait que deux semblait-il, une dame et son infant, tous deux sans hostilité apparente. Les lettres lombardes firent leur office et lui permirent de s'installer et de s'enquérir des nouvelles de sa baronnie. Pour un temps le goût de l'aventure lui avait passé, la compagnie des deux autres vampires lui devint même agréable, partageant leurs avis sur l'art gothique et l'émergence nouvelle d'un art plus doux, de tableaux plus réalistes. S'il repartit quelques dix ans plus tard sur les routes, c'était avec la ferme intention de revenir, ses amis viennois lui assurant de retrouver tout en place à son retour.

Le français avait bien changé depuis qu'il avait quitté le Royaume franc presque un siècle plus tôt. Mais à l'aller ce fut surtout l'appréhension de l'état dans lequel il retrouverait sa seigneurie qui le tourmenta. Et vraiment pour l'époque il n'aurait pas été étonnant que la forteresse fut prise par un voisin ou abandonnée définitivement. Du moins était-ce ainsi qu'il raisonnait, oubliant que depuis son départ, la Guerre de Cent Ans s'était achevée et que beaucoup aspiraient à la paix, du moins pour quelques années encore. L'accueil qu'on lui fit le surprit autant qu'il le ravit, il ressemblait tant au portrait de ses ancêtres qu'on ne pouvait nier qu'il fut bien l'héritier des lieux... On connaissait la réputation "étrange" de la famille Artevenn (qui n'était en fait qu'une seule personne comme on sait) et personne ne s'étonna vraiment du comportement noctambule du seigneur revenu. Après tout, il allait tout de même à la messe du soir, avait toujours envoyé un argent que faisaient fructifier Juifs et banquiers Lombards, donnait d'étranges conseils qui s'avéraient excellents concernant une autre manière de cultiver ou de produire divers objets tout droit venue d'Orient. Il repartit quelques mois plus tard la conscience tranquille pour se rendre au rendez-vous fixé cinquante ans plus tôt avec son aîné à Rome.

Bien sûr ce fut l'occasion de découvrir un Art naissant d'une splendeur extraordinaire. Mais ce fut tout autant une longue épopée où Guillaume ne retrouva finalement pas l'être qu'il voulait et fut heureux de faire preuve à de nombreuses reprises de prudence, nombre de vampires affluant vers l'Italie, attirée par son parfum de… Renaissance. Déçu, il retourna à Vienne et y vécut en alternance avec Paris et occasionnellement sa chère Armorique. Il prenait goût à rester longtemps au même endroit comme la majorité de son espèce, comme si sa jeunesse vampirique s'effaçait progressivement. Durant cette période, malgré la découverte d'artistes talentueux, de l'invention extraordinaire de l'imprimerie, de la découverte d'un nouveau continent, il assista aux guerres fratricides de religion, prit peur, même en temps que vampire, durant la nuit folle de la Saint-Barthélemy, assista à l'inquiétante chasse aux sorcières et bouffées violentes de l'Inquisition, aux menaces turques à l'Est, aux rumeurs de peste, et quitta Paris quelques jours après l'assassinat d'Henri IV, toutes possessions vendues ou envoyées en Autriche comme il ne comptait pas y revenir avant longtemps. De fait, il faudrait plus d'un siècle encore avant qu'il ne s'y installe.

L'Art baroque faisant son apparition, il prit l'habitude de faire de nombreux voyages en Flandre dont il revenait toujours pourvu de nouvelles acquisitions. C'est bien cette émergence d'un style nouveau qui fut à l'origine de nouvelles migrations de vampires. Cette fois vers le Nord. Un autre de ses congénères s'était installé à Vienne en accord avec les autres vingt ans plus tôt, et ils décidèrent tous quatre de protéger la ville contre les nouveaux arrivants, d'en empêcher l'entrée à tout immortel qui ne fut trop vieux pour leurs capacités. Ceci créa bien sûr quelques rares exceptions où des accordances furent trouvées, les temps de séjour n'étant pas trop long et la possibilité de résider quelques temps dans la ville d'élection du vieux vampire étant offerte en retour. C'est ainsi qu'il se prit à visiter Venise qui lui aurait été difficile d'accès autrement, puisque comme toute grande ville, elle se protégeait de l'affluence de trop d'immortels. D'où des plaisirs musicaux sans équivalents qui lui offrirent les musiques de Vivaldi ou Monteverdi. Mais remonter dans le Nord signifia Bach et plus tard Haydn. L'imprimerie permit l'accès aux nouvelles philosophies et théories scientifiques.

Ce fut au début du nouveau siècle qu'il fit une rencontre étonnante et dont il sut déjà qu'il se souviendrait longtemps. Les choses avaient commencé le plus naturellement du monde lors d'une réception où une femme que cinquante années finissaient par marquer sans la gâter s'avéra une musicienne d'une surprenante sensibilité. Comme toujours amoureux des artistes, Guillaume s'intéressa de plus près à cette Dame danoise au point de devenir fort bons amis. Il apprit que l'époux effectuait de nombreux voyages pour la couronne, à présent que le coup d'envoi de la colonisation avait été lancé, mais qu'il était attendu d'ici peu à Vienne où il devait y retrouver sa femme. L'homme était à la hauteur de son épouse, sûr de lui mais d'une grande finesse de jugement, il savait raconter ses voyages comme personne. Bientôt le vampire et le couple prirent l'habitude de fréquenter les mêmes lieux s'appréciant réciproquement d'une manière exceptionnelle. Ce fut les seuls êtres humains auxquels il révéla sa nature sans y être obligé ni avoir l'intention de les transformer. Beaux esprits, ils acceptèrent ce fait sans que leur amitié n'en pâtisse et offrirent même à Guillaume de les accompagner dans leur voyage vers le Nord. En effet, avant de retourner au Danemark, Eric Oldrecht, l'homme du couple, devait s'acquitter d'un voyage vers la Russie où il devait rendre compte à un gentilhomme d'un âge avancé de son voyage, celui-ci ayant participé aux frais de l'expédition en échange de la possibilité d'en avoir le récit précis et de nombreux souvenirs avant que la mort le prenne. Le vampire accepta, la Russie restant un lointain mystère dont il n'avait que des rumeurs politiques.
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MessageSujet: Re: Guillaume d'Artevenn [Validé]   Guillaume d'Artevenn [Validé] EmptyDim 29 Juin 2008 - 9:05

[Navré de nouveau, décidément la vie d'un vampire est vraiment longue ^^'']

N'ayant plus à craindre pour sa vie durant la journée puisqu'en présence d'amis, ce fut de loin le voyage le plus agréable qu'il fit depuis plusieurs siècles. Leur séjour en Russie long de deux années les ravirent également et Guillaume goûta avec plaisir aux si longues nuits d'hiver. Ils repartirent pour le Danemark avant que l'été n'arrive où le vampire rencontra les enfants déjà grands du couple. Mais le temps d'un aller-retour Danemark France, il retrouva sa chère amie veuve et semblant du même coup vieillie de dix ans, d'évidence elle avait profondément aimé son mari. A sa requête et à celle de ses enfants, il accepta de l'emmener en Italie où elle souhaitait finir ses jours. Avant son départ il envoya des courriers à Vienne, afin d'organiser l'acheminement de certains de ses biens vers le Sud et demandant à ce que son hôtel en la ville autrichienne reste tout de même entretenu. Ce dont se chargèrent sans difficulté son majordome et les autres vampires viennois, une relation d'entraide s'étant progressivement solidement ancrée entre eux quatre.

Turin fut la ville où ils décidèrent de rester, sa place si près des Alpes offrait un air apaisant et la campagne alentour était riche en couleurs. De plus il ne s'agissait pas d'une ville telle que Florence ou Venise, ou pire encore Rome, qui étaient définitivement trop agitées pour la vieille femme. Elle y passa les dix dernières années de sa vie en compagnie de cet ami éternellement jeune sans l'envier ni lui en vouloir une seule seconde. Mais polyglottes, riches et cultivés l'un comme l'autre, il leur fut aisé de s'intégrer parmi les nobles et notables de la ville et de la région et s'acquérir une réputation de discrétion distinguée, tandis que leur présence était toujours appréciée quand ils daignaient se joindre aux réceptions et fêtes organisées de temps à autres.

A l'occasion d'une invitation lancée par l'évêque de la région à laquelle ils avaient répondu, celui-ci étant un homme dont ils appréciaient l'érudition, il eut l'occasion de rencontrer quelques membres d'une certaine famille de Vergiaqua, nobles de la campagne alentours aux revenus prospères. Si l'humeur était pour l'ensemble des convives à la bonne humeur d'une excellente tablée et de bon vin (le vampire maîtrisant depuis longtemps l'art de donner l'impression de manger sans toucher pour autant à une miette de ce qui se trouvait dans son assiette, particulièrement en des temps où les chiens avaient encore accès à l'ensemble des pièces de la demeure de leurs maîtres), les conversations roulaient bon train sur les politiques des royaumes français anglais ou de Sardaigne, de la déchéance de l'Espagne, sur les derniers scandales de cardinaux (sujet toujours très en vogue), sur les artistes dont l'étoile montait, ceux pour lesquels elle descendait, on citait beaucoup Voltaire et Rousseau, les plus instruits se partageant entre ceux qui préféraient l'un et ceux qui donnaient raison à l'autre. Toutefois, l'un de ces convives était d'une humeur mélancolique comme d'une sensibilité bien loin du Raisonnable, qui devenait presque un dogme, et que Guillaume ne manqua pas remarquer, et si, de par sa place et sa participation aux conversations de ceux qui l'entouraient, il ne regarda ouvertement le jeune homme à la beauté surprenante que quand il lui fut brièvement présenté comme le filleul du seigneur Lorenzo, son attention n'était à ses interlocuteurs que ce qui était nécessaire pour que les apparences et la discussion soit préservées ; discussion qui était du reste fort intéressante. Le reste sondait ce jeune Florian avec curiosité.

Ce qu'il découvrait lui plaisait plus qu'il n'aurait pu l'admettre sur le moment, ce talent qui semblait inné pour les arts, cette façon de jouer la comédie dans les rues avec tant de facilité ou tout simplement cette manière de ne pas se soumettre aux normes de l'époque. C'est qu'il ne lui était jamais venu à l'idée de se retrouver plus ou moins dans la position de celui qui l'avait créé, de désirer passer de simple client ou soutien occasionnel à mécène ou protecteur véritable, que quelqu'un puisse provoquer en lui tant d'intérêt au point que ce ne pouvait être raisonné. Pourtant c'est avec beaucoup de naturel et sans véritables hésitations qu'il fit en sorte de ne plus être une connaissance lointaine pour le jeune homme, commençant d'abord par de simples encouragements dans les domaines qu'il affectionnait, des conseils, poursuivant en finançant de plus en plus études, livres, instruments, professeurs, l'incitant à entrer ou le présentant à ces cercles qui vous offraient tant de possibilités. La méfiance qu'il sentait venant de Florian ne lui posa pas vraiment d'autre problème qu'une alternance fortuite entre vexation et exaspération, ce qui lui porta préjudice par la suite comme on le verra. D'autant qu'il prenait soin de ne pas devenir oppressant en imposant plus que de raison sa présence et qu'il profitait de sa position géographique pour faire de nombreux voyages dans le reste de l'Italie en plein changement. Et ce fut d'autant plus facile quand le jeune homme partit poursuivre ses études à Paris, malgré que Guillaume apprécia peu ne plus pouvoir avoir un œil sur lui, mais il avait été habitué lui-même a trop de liberté pour vouloir restreindre celle de cet être qui prenait de plus en plus d'importance dans sa vie - d'une manière qui ne laissait pas de surprendre le vampire lui-même - et dont l'épanouissement artistique le ravissait.

Ce fut une erreur, bien sûr. Peut-être n'avait-il pas pris assez de temps à comprendre le fonctionnement complexe du jeune baron, en avait sous-estimé les passions. Peut-être aussi la perte récente de sa chère amie danoise l'avait-elle trop brusquement replongé dans une solitude à laquelle il n'était plus habitué, lui qui s'était fait à avoir quelqu'un en qui il puisse avoir confiance et à qui confier le cheminement de ses pensées et sentiments, avec qui partager ses passions. Cela en tous cas contribua grandement à fausser son jugement. Car toujours est-il qu'il se trompa en imaginant Florian prêt à recevoir le Don Ténébreux, en pensant que l'horreur que la révélation de sa nature provoqua n'était dû qu'à la peur de l'inconnu, que le refus de la transformation n'était qu'une crainte injustifiée, que l'infant finirait bien par comprendre la portée du présent qu'on lui faisait.

Les nuits suivantes furent éprouvantes, ayant l'impression de faire face à un mur, n'étant, par la force des choses, plus capable de lire les pensées de Florian et par conséquent d'adapter son discours au mieux pour le rassurer ou lui expliquer ce qu'il était nécessaire de savoir au sujet de sa nouvelle condition. Guillaume qui aimait tant la chasse se trouva bien en peine de faire partager ce plaisir au tout jeune vampire. Mais tout cela ne fut rien en comparaison de ce que provoqua la tentative de meurtre dont il fut la victime. Au fond, c'était ridicule, ce pieu dans son cœur ne pouvait le détruire, Florian l'aurait su si seulement il avait daigné écouter. Or ce ne fut pas la douleur physique qui fut le plus insupportable, mais bien le fait que le jeune homme puisse l'avoir en horreur au point de vouloir le détruire, détestât à ce point d'être un vampire qu'il veuille de cette manière punir son créateur.

Depuis longtemps il n'avait ressenti une telle fureur froide, une telle rage impuissante, d'autant plus fortes qu'il ne pouvait admettre que la cause de tout ceci venait en grande partie de sa propre faute parce qu'il ne pouvait comprendre les réactions de Florian face à ces nouveautés. Ce fut presque avec sadisme, en tout cas dans un esprit vindicatif et cruel, qu'il ôta avec une lenteur calculée ce morceau de bois effilé qui lui brûlait la poitrine, montrant bien par-là que l'autre ne risquait pas de pouvoir le tuer facilement, qu'on ne se débarrassait pas de lui de cette manière.
Aucune phrase ne fut dite, ça n'était pas nécessaire, l'expression du visage devait parler d'elle-même. Le voir s'enfuir, bien que ce fut tout à fait prévisible, rajouta encore de l'amertume. Pourtant il ne chercha pas à le rattraper, il n'était pas question de le contraindre une fois de plus, encore moins de le tuer alors même que Guillaume, lui, en avait les moyens. Simplement il ne pouvait pas détruire ce qu'il avait créé et en y mettant tant d'amour ; il le laissa donc aller.

Il lui était désormais insupportable de devoir rester à Turin et quitta la ville avec une rapidité surprenante même pour un vampire. Guillaume se retrancha alors un temps en ses terres, puis l'Océan ayant sur lui comme de coutume un effet rassérénant, il retourna une dernière fois à Vienne pour y régler quelques affaires, s'enquérir des autres vampires de leur état sans autant d'intérêt qu'il en avait eu autrefois. Il réalisa après coup dans une irritation glaciale que ce vampire tout neuf ignorait combien ses semblables exécraient qu'on porte atteinte à son créateur, et combien il était aisé pour les plus vieux de lire les pensées des jeunes aussi bien qu'un livre. Mieux valait qu'il ne fit pas de mauvaises rencontres, cependant il fit tout de même en sorte que les congénères qu'il connaissait sachent qu'il était bien en vie sans rien révéler pourtant de ce qui s'était passé, Guillaume avait trop d'orgueil pour cela et son amour-propre restait terriblement blessé. Il décida finalement que la meilleure ville où il pouvait désormais aller était Paris, la ville Lumière, avec ses salons, ses artistes, ses philosophes, ses opéras et théâtres, ses fastes et ses bas-fonds. Adieu les rêves orientaux qu'il avait caressés un temps. Ayant en gagné en froideur et en détachement par réaction aux mésaventures vécues, il passa les portes de Paris pour s'installer sur les berges de la Seine un hiver particulièrement vigoureux…

Comme dans chaque ville dans laquelle il résida, il vérifia régulièrement la présence d'autres immortels à Paris. Réalisant celle de Florian, il décida néanmoins de ne pas lui indiquer le fait qu'il fut si proche et poursuivit son quotidien comme si de rien n'était, malgré l'amertume que cela réveilla en lui.
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Florian
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MessageSujet: Re: Guillaume d'Artevenn [Validé]   Guillaume d'Artevenn [Validé] EmptyDim 29 Juin 2008 - 20:46

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C'est avec la plus grande des joies que je te souhaite la bienvenue au sein des Enfants des Ténèbres!

Si tu désires une demeure pour ton personnage, n'hésite pas à en faire la demande dans la section "Immbolilier".

Bon jeu!
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